Les actus BIM

La nouvelle norme ISO 19650 en questions

21/06/2019 - 10:48

Alors que l’Angleterre avait commencé à proposer un cadre de travail défini pour le BIM avec les normes BS et PAS 1192, la nouvelle norme ISO 19650 s’inspire des apprentissages de ces deux dernières spécifications pour proposer un standard de travail international.

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L’objectif de cette norme est de proposer un véritable cadre de bonnes pratiques pour mieux gérer la quantité d’informations disponibles et favoriser la transformation digitale du secteur de la construction.

Pour mieux comprendre la norme ISO 19650, l’UK BIM Alliance a construit un document récapitulatif expliquant les origines et les grands préceptes de cette nouvelle spécification. Nous vous en proposons aujourd’hui un résumé en français !

Pourquoi faire de l’information management ?

L’information management qu’est-ce que c’est ? Aussi appelés “Systèmes d’Information” en français, il s’agit ici des méthodologies qui permettent de mieux gérer les données liées aux maquettes numériques. Si le BIM a prouvé son utilité, notamment au Royaume-Uni, où il permet de faire économiser 400 millions de livres par an au gouvernement, il reste la question d’exploiter les maquettes numériques dans le temps. Car le BIM permet d’optimiser la phase de construction, mais également la phase d’exploitation du bâtiment. En Angleterre, par exemple, l’objectif est d’utiliser le BIM à chaque phase d’un projet immobilier, c’est la “DDB” ou “Digital Built Britain”.

Pour créer des maquettes pertinentes et durables, il faut donc classer correctement les différentes données qui y sont rattachées. L’objectif, c’est de pouvoir retrouver simplement la bonne information au bon moment. C’est là tout le travail de la norme ISO 19650 ! Cette nouvelle norme (et les variantes qui y sont rattachées) prévoit de responsabiliser les différentes parties prenantes qui participent à l’élaboration d’une maquette numérique. Les clients, par exemple, ne peuvent plus se poser en consommateurs et demander “un projet en BIM” : ils doivent être prêts à s’investir dans l’élaboration de la maquette, et être capables de l’utiliser après livraison.

En professionnalisant l’Information Management, la norme ISO 19650 voit encore plus grand : en favorisant ainsi de bonnes pratiques de collaboration entre le secteur public et le secteur privé, l’objectif est de donner un véritable coup de boost au secteur de la construction. Car améliorer la gestion de l’information sur les maquettes BIM, cela permet d’améliorer la gestion de risques et la prise de décisions. Cette approche devrait également automatiser une partie de la gestion de projet avec l’arrivée de processus de travail standardisés pendant la conception, la construction et la maintenance du bâtiment.

A l’avenir, les modèles BIM intelligents pourront même s’actualiser en temps réel à partir des informations collectées par les capteurs présents sur place. En améliorant la performance, et en offrant une expérience utilisateur plus qualitative, c’est un premier pas vers la smart city !

 

Comment l’ISO 19650 impacte-t’elle le BIM ?

Selon la norme ISO 19650, le BIM “permet d’augmenter les bénéfices grâce à une meilleure classification de l’information. L’objectif de cette technologie est de donner la bonne information, au bon moment, quelle que soit la phase du projet : conception, construction, ou gestion du patrimoine”. Concrètement, la norme ISO 19650 impacte le BIM de trois façons.

Tout d’abord, en exigeant du client (ou du propriétaire) une définition claire des données nécessaires à la gestion du projet. Qu’est-ce qu’une “définition claire” ? Il s’agit de l’ensemble des processus, deadlines et protocoles qui vont permettre de produire et suivre cette donnée dans le temps.

Ensuite, la quantité et la qualité des données produites doit être suffisante pour satisfaire les besoins en information du clients (qui auront donc été listés précédemment), sans pour autant porter atteinte à la pérennité du projet. En clair : il faut obtenir dès le départ la bonne quantité d’informations. Trop de données représente une perte de temps, mais pas assez de données empêche de prendre des décisions rationnelles.

Enfin, dernier point, les informations doivent pouvoir circuler de façon efficace entre les différentes parties prenantes. Quelle que soit la phase du projet, il faut s’assurer que les données collectées pourront être exploitées par l’équipe suivante !

A qui s’adresse l’ISO 19650 ?

La nouvelle norme ISO 19650 s’adresse à tous ceux impliqués dans la conception, la construction, la gestion ou l’entretien d’un bien immobilier. Chaque personne impliquée dans le cycle de vie du document va forcément avoir besoin d’informations techniques pour prendre des décisions. En parallèle, chaque équipe impliquée va également collecter des données liées au bâtiment : ces personnes doivent être en mesure d’intégrer ces données dans la maquette numérique !

La spécification de la norme définit trois types d’acteurs ainsi que trois types d’équipes impliquées dans les différentes étapes de la collecte et de la gestion de données BIM. Au début d’un projet, il faut identifier à quel type d’acteurs ainsi qu’à quel type d’équipe correspond chaque partie prenante. Chaque groupe aura ainsi des responsabilités différentes.

Du côté des acteurs, on retrouve :

  • Le commanditaire : L’entreprise qui gère le projet. Il peut s’agir du client ou du propriétaire du bien.
  • Le responsable : La personne ou l’entreprise en charge de coordonner les échanges d’informations entre les différentes équipes
  • L’opérationnel : Tous ceux qui génèrent des données liées au projet. Cela inclut donc les contractuels, les fournisseurs ou encore les consultants.

Du côté des équipes, il y a :

  • Les équipes “projet” qui concernent tous ceux qui sont impliqués dans le projet, quelles que soient leurs missions.
  • Les équipes “livrables” qui réunissent les acteurs en charge de la gestion de projet ainsi que les équipes “opérationnelles” qui y sont rattachées.
  • Les équipes “opérationnelles” qui ont pour mission de réaliser une tâche spécifique.

En identifiant les différentes catégories de parties prenantes, la norme ISO 19650-1 permet à un acteur dit “commanditaire” inexpérimenté de trouver du soutien auprès de partenaires qui l’aideront à définir ses attentes en matière de gestion de l’information. Cette catégorisation des parties prenantes ajoute également plus de transparence aux processus d’échange et de coordination !


Voici donc un petit tour d’horizon des grands principes de cette nouvelle norme ISO 19650. Si ses objectifs sont clairs, encore faut-il l’appliquer convenablement ! Dans un prochain article, nous verrons ensemble comment faire pour mettre en place la nouvelle norme ISO 19650. 

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